Qui est James Hadley Chase ? Apparemment, le pseudonyme d'un certain René Brabazon Raymond, personnage discret que peu de journalistes, ou de curieux, ont pu approcher. Mais la vie, comme les romans, est remplie d'énigmes, et les rumeurs les plus étranges fleurissent. Chase est - peut-être - la face cachée d'un autre écrivain célèbre, dont le lecteur découvrira - peut-être - l'identité au fil des pages. À moins que les apparences, pour une fois, ne trompent pas. Qui est James Hadley Chase ? Surtout l'auteur d'une oeuvre vénérée par des millions de lecteurs. Une oeuvre magistralement analysée ici, et qui peut soutenir la comparaison avec celle des plus grands noms de la littérature. Des romans qui, comme la vie, sont remplis de traitements de choc, de chairs et d'orchidées, de traquenards, de vipères et de corbillards. Un imaginaire structuré comme une horloge impitoyable et fatale.
Le corps était allongé sur la table en inox, dans une salle de découpe de l'institut médico-légal, place Mazas, dans le XIIe. Plutôt maigre. Dans cet amphithéâtre, la voix de l'assistant du médecin légiste portait bien. Il venait de dire qu'Élisabeth Chappe avait été opérée des végétations, n'avait jamais enfanté, avait souffert d'une légère anémie, et de décalcification. Martine Lewine voyait deux images en alternance : celle de la femme en tailleur de lin, collier de perles, sac noir et bombe de self-défense, celle de ce corps cireux et décharné. Il n'y avait que les cheveux courts pour faire le lien. Adieu Paris, rive noire, adieu Paris, rive glauque, voici qu'arrive, imprévisible et cruelle, la sombre rive chaude. Unique et sensuelle, elle se déhanche, car enfin a sonné l'heure du triomphe définitif et durable des femmes sur le polar.
Il vivait dans une sphère étrange, une bulle de cire dans un vide ineffable qui le retenait captif plus sûrement que les barreaux d'une cellule. Depuis, il traversait la vie en brandissant son âme comme une arme et, derrière ses pas, le sang laissait sur l'asphalte des fleuves en crue. Qu'on l'eût baptisé Camisole, c'était une de ces choses qu'il ne parviendrait jamais à comprendre. Il se sentait poète, et méprisait les égoïstes : il partageait la Mort avec qui en voulait. Qui a vécu de la violence ne périra pas sans plaisir..
L'affaire Morandot, vous vous en souvenez ? Kruger, le flic très spécial, n'est pas près, lui, d'oublier le visage de Charles-Henri Morandot. Grosses magouilles et vilains messieurs. Derrière Charles-Henri Morandot, respectable industriel, il y a les secrets du cabinet noir de l'AVR où se retrouvent des nommes et des femmes du pouvoir, de la politique, des affaires... et de l'Église, qui n'hésitent pas à plonger les mains dans la drogue ou à inspirer, de loin, la liquidation des gêneurs, des bavards. Mais qui est le chasseur ? Qui est le gibier ? Du haut de sa moto, Kruger ne sait plus et risque de passer à côté de sa vie, de rater sa carrière pour se rapprocher de celui qu'il poursuit et qui, pour finir, va lui jouer une farce macabre. Kruger l'écorché, le solitaire, l'homme de toutes les causes perdues, est-il assez malin pour comprendre cet avertissement : Chacun à sa place ! Pas sûr ! Mais demande-t-on aux flics aux coeurs purs et sauvages d'avoir du flair ?
C'est pas seulement du côté de Marseille que le crime fleurit. À Paris aussi, alors que le cartel des gauches nouvelle mouture commence à battre de l'aile, de beaux assassinats politiques sont commis, en série. Tous sont frappés : c'est un cadavre de poids qu'on découvre dans la chaufferie de Colonel Fabien... un vieux routier du gauchisme institutionnel qui s'écroule sur le tableau de bord de sa voiture... puis une importante figure du nouveau pouvoir, quelque chose comme le n° 2 ou 3 du PS... Lorsqu'enfin c'est un notable de l'ex-majorité qui se fait descendre, on évoque toujours de mystérieuses organisations, mais plus personne n'y comprend rien. Le gouvernement, par bonheur, tient les choses bien en main, et seuls quelques irresponsables osent parler d'un danger fasciste. Et pourtant... À suivre les péripéties de cette grande enquête politicopolicière, il devient tout à fait coton de démêler la part du réel et celle de la fiction, de sorte que les petits cheveux sur la nuque du lecteur se hérissent d'horreur, entre deux hoquets de rire toutefois. Alliant avec brio une profonde connaissance de la classe politique - pas seulement du PCF dont il fut naguère un permanent - et un sens très poussé du burlesque, Guy Konopnicki a concocté un roman policier qui est aussi une énorme farce, brocardant sans la moindre indulgence les moeurs politiques de notre cher pays.
Merlin arracha Morgane à l'emprise de Pluton... Deux mille ans après, la vengeance du dieu des enfers les poursuit encore, des hauteurs de Montmartre au Palais de Taormine via Sarrebruck, où résonnent les choeurs antiques dignes du meilleur Maciste et claquent les balles d'un thriller sanglant.
Marie n'a rien d'une jeune fille rangée. C'est, d'ailleurs, lors d'une fête fort arrosée, qu'elle fait la connaissance de Patrick et Béa, un couple a priori charmant. Mais, étrangement, depuis cette rencontre, les personnes qui entourent Marie disparaissent une à une. Jusqu'à l'hécatombe. Simple mauvais sort ou puissance maléfique ? Lorsque le Mal s'empare d'une proie, il n'est pas prêt de la lâcher. Il la savoure avec lenteur, avant de la dévorer...
Jim Perkins est l'auteur d'un roman à succès dont le héros principal - sa création - se nomme Ray Sullivan. L'épouse de Perkins, belle comédienne ratée qui se console au bourbon, reçoit un jour un appel de Ray Sullivan. Le personnage annonce calmement qu'il revient pour régler les comptes... Dès cette minute, chaque geste de la vie des Perkins prend un relief si disproportionné que le chat lui-même aurait peur de son ombre. Canular ? Intimidation ? Machination ? Qui est menacé : Queenie, l'épouse infidèle, ou Perkins, l'écrivain douteux ? Mais au fait, qui menace ? Au fil des jours et des accidents, le filet se resserre sur le couple. Et les questions angoissantes se multiplient. Au même titre que ses victimes, vous haïrez sans doute Ray Sullivan. Mais, jusqu'au dernier souffle de ce thriller construit comme un labyrinthe en trompe-l'oeil, vous vous demanderez qui ? Mais QUI ? Mais QUI, à la fin ?... Et vous ne devinerez pas. La deuxième vie de Ray Sullivan, un nouveau thriller absolument digne de notre collection Spécial Suspense dont vous n'avez sûrement pas oublié la fameuse Nuit du Renard - Grand Prix de littérature policière 1980 - devenu un classique du genre.
Lou de Staercke et Jacques Mallory, un couple d'aventuriers de choc au service d'un comité international de défense de la démocratie, ont pour mission de déjouer le complot ourdi par les auteurs de l'opération Hégire : des millions de pèlerins, rassemblés à La Mecque, en marche vers Jérusalem.
Paul, employé dans une maison d'édition musicale, est témoin, à son insu, du meurtre d'un compositeur. Persécuté au téléphone par une voix anonyme, enfermé dans ses mensonges maladroits, son univers quotidien devient un cauchemar. À la manière d'Hitchcock, l'auteur tisse une histoire étrange et perverse, qui provoque chez le lecteur un insidieux malaise.
Un petit carnet, puisque ce polar d'un genre très particulier, fait d'ellipses et de blancs, à la construction fragmentée, est le méticuleux compte-rendu des seuls méfaits commis par un individu au fil des années. Ce texte met en scène un personnage qui, s'il est coupable, n'est pas, comme souvent dans le roman noir, une victime. Si la mort accidentelle de ses parents, et la culpabilité ressentie ensuite, peuvent expliquer, en partie, son comportement ultérieur, l'auteur laisse pourtant aussi penser que cet accident n'aurait, peut-être, pas eu lieu par hasard... Fatalité du destin ? Folie meurtrière précoce ? Le récit débute sur cette ambiguïté fondatrice, pour se poursuivre jusqu'à la fin sur la même ligne trouble. Très trouble. Le lecteur se posera d'autant plus de questions que l'écrivain, se contentant d'une description glacée de ce singulier itinéraire, se garde bien de tout commentaire, comme de toute analyse.
Ce n'est pas par amour du froid que la belle et provocante sicilienne Lippia Citriodora, alias Lady Blood, a transporté ses pénates à Montréal mais, plus subtilement, pour y épouser le bijoutier Winterton dont elle héritera vite et sans violence. Dès lors, pourront reprendre les coups de main audacieux, les substitutions époustouflantes et même, entreprise inédite, le déménagement de l'une des plus célèbres collections de minéralogie, au Musée national d'Ottawa. Lady Blood, la plus libérée des femmes, demeure aussi la plus culottée (ô paradoxe !) des femmes gangsters de ces dernières années.
Pour un coup d'essai, l'Inspecteur de la Mer, premier roman de Grisolia fut un coup de maître. Pas seulement parce qu'il obtint le Prix Mystère de la Critique ou fut adapté au cinéma (avec Belmondo) mais surtout parce que ses meilleurs lecteurs détectèrent illico en Grisolia un digne pendant de McBain, Harrington et autres Sjwall et Wahl, un formidable spécialiste de la « police procedural » à la française, bref un écrivain qui donnait des lettres de noblesse à la littérature populaire.
Arrachages de sacs, vols de bijoux, cambriolages... Les dames âgées meurent de peur dès qu'elles sortent de chez elles pour leurs courses ou se rendent à leur bridge ! Cette triste réalité donne à Armand l'idée de faire protéger - moyennant finance - les vieilles dames riches en péril : il fonde l'agence Mâle-escorte. De jeunes hommes bien élevés, mais sans moyens, se chargeront d'aller chercher, et de ramener chez elles, les clientes de l'agence. Très vite, chaque vieille dame s'attache à son escorte chérie, redevient confiante et même radieuse. Hélas, le bonheur ne dure pas ! L'une des dames protégées, puis une deuxième, puis d'autres sont attaquées et certaines assassinées... Par qui ? Afin de résoudre la dramatique énigme, Armand, le directeur de Mâle-escorte, appelle à la rescousse l'inspecteur Lavialle. De son côté, une détective privée, Mademoiselle Groseille, enquête en douceur. Qui a intérêt à faire disparaître les riches clientes de l'agence Mâle-escorte ? Une seule certitude : dans les mains de chaque cadavre, on trouve un gros bouquet de violettes de Parme. Un bouquet de violettes, après Reviens, Simone ! nous entraîne sur les chemins d'un suspense adouci par la tendresse et l'ironie chapsalienne... Tout le charme d'un mystère délicatement parfumé.
Sorrel, le regard fixé sur un milan noir qui survole la baie de Somme, attend l'homme avec qui il a rendez-vous. Quelques heures plus tard, on le retrouve mort, défiguré par une décharge de chevrotines. Lebihan, lui, est découvert pendu à un réverbère du quartier Saint-Leu.Tous deux étaient journalistes. Assassinat, suicide ou accident ? Éric Lacan a découvert la vérité. Il connaît les coupables. Des rapaces, murmure-t-il. Son dossier est complet. Le lecteur découvre, une à une, les pièces qu'il contient, d'étonnantes dépositions à charge, un journal intime, un interrogatoire confondant, des enregistrements... Et des témoins à facettes. Chaque élément nouveau apporte son lot de rebondissements. Construit comme un puzzle, Le Milan noir décrit, sous un jour inédit, le monde des médias : le charme un peu rétro des journaux de province et les pièges du nouveau paysage audiovisuel. C'est l'étrange histoire d'un homme et d'une femme emportés par la passion. L'histoire d'une folie. Mais quelle folie ? Celle d'un psychopathe ? D'un homme qui a réussi sa vie ? D'une femme qui a raté la sienne ? Le suspense se prolonge dans une atmosphère lourde, angoissante et qui, souvent, rappelle celle des romans de Simenon.
Mars 1937. En Crète, le professeur Newcomb découvre des rouleaux de parchemin et une tablette d'argile couverte d'idéogrammes. Il est à cent lieues de penser qu'il écrit les premiers mots d'une épouvantable série de crimes. Ce spécialiste de l'Antiquité et ses deux compagnons ont-ils approché de trop près des secrets millénaires, au point de réveiller Talos, le géant de bronze créé par Dédale ? En tout cas, ces mystérieux assassinats doublés d'énigmes archéologiques sont propres à émoustiller une jeune fille en mal d'aventures, son chevalier servant et un vieil archéologue reconverti dans les enquêtes criminelles. Pour eux, la clef de cette affaire se trouve en Crète. Et même si la Crète n'est pas au bout du monde, c'est là-bas qu'ils iront au bout de leur destin... Le maître français des chambres closes au coeur de la mythologie grecque...
Léon Bonape est un loup, un patron de choc de l'industrie poissonnière, qui ressemble trait pour trait à certain empereur des Français. À treize ans, le petit Léon poussait des diables sur le carreau des Halles avec un quignon de pain accroché à son jean. À trente-neuf ans, Bonape est milliardaire et règne sur Rungis et les autoroutes qui y conduisent. Il possède « Aigle-route », le plus important parc de camions poids-lourds-frigos de France. Il arbitre le marché national du poisson malgré les coups tordus de ses rivaux, les Pruche, les Langlois, les Laustrique (derrière lesquels se cachent des personnages historiques que chacun reconnaîtra). Invincible, il l'est doublement. Par sa formidable personnalité d'abord. Par son équipe de chauffeurs-routiers ensuite : Murat dit « le Chargeur », Bernadotte dit « la Gambette », Soult « le Dalmate » et les autres, une trentaine de gars musclés qui n'ont peur de rien, ni du Code de la route, ni de l'emploi de la clé à molette et à la rigueur de la barre à mine quand la concurrence se montre déloyale. Et justement, celle-ci franchit les limites imparties au grand commerce. De déloyale, elle devient franchement ignoble. Alors Bonape se fâche et la met KO. Après Trafalgar, Austerlitz. Et après Eylau, Tilsit ! Mais pour en arriver là, on se sera beaucoup flingué sur les routes de France et dans les parkings des Halles ; le pavillon de la Marée en est resté tout secoué, on en parle encore au large de Concarneau. Napoléon est-il pour autant, définitivement le maître ? Voire... Car Alexandre Ier, dit « Doumensky le milliardaire rouge », jette dans la balance l'or du Kremlin. Et tout ça, pour une malencontreuse histoire de fesses...
Pourquoi le jeune Manfred von Stehmann, militant convaincu de la « pureté raciale », se rend-il à Paris, rue des Rosiers, haut lieu de recherches rabbiniques, et se lie-t-il d'amitié avec des religieux Loubavitch ? Le voilà qui se convertit, porte l'habit traditionnel et les Téfilines, se laisse pousser la barbe et se plonge dans l'étude des textes sacrés. En réalité, le jeune homme, petit-fils de dignitaire SS, prépare un attentat dont il espère des retombées internationales. Cynique, mégalomane, sûr de sa rigueur intellectuelle, il prend plaisir à manipuler son entourage et à monter, sous des identités multiples, un plan machiavélique. Ainsi prend-il contact avec une organisation terroriste, à qui il soumet son projet : faire exploser en plein vol un avion israélien. Pour preuve de sa crédibilité, les autres lui demandent d'assassiner de sang-froid un Juif. Il pourra alors mettre son plan à exécution. Sur fond de terrorisme international, « Orthodox Street » entraîne le lecteur dans un parcours haletant, de Paris à Bâle et Jérusalem. Le suspense, tendu jusqu'à la dernière minute, s'alimente de situations humoristiques, inattendues, parfois cocasses, créées par le contraste entre la communauté Loubavitch, pieuse et rigoriste, et le machiavélique héros, lucide, trop lucide. Un thriller très efficace et original, dans la lignée de ceux du Rabbin Harry Kemelman.
Comment se débarrasser d'un mari? En le tuant! Comment le tuer sans aller en prison? On se débrouille... L'histoire est lancée, tout a été prévu sauf ce qui arrive.