Que savons-nous des plans échafaudés par nos partenaires et adversaires ? La guerre en Ukraine nous a brutalement rappelé qu'une décision prise par un chef d'État a un impact sur le sort de millions de personnes. Pour rompre avec une vision du monde souvent nombriliste, la France doit mieux comprendre les ambitions des autres grandes puissances. C'est l'objectif de cet essai inédit et stimulant.
Quelle importance accorder à la foi religieuse dans les stratégies conduites par la Turquie d'Erdogan, l'Iran de Khamenei et l'Arabie saoudite de MBS ? De quelle manière les orientations
prises par l'Allemagne de Scholz, la Russie de Poutine et la Chine de Xi Jinping reconfi gurent-elles l'Eurasie ? Le Royaume-Uni et les États-Unis se définissent désormais comme des «démocraties maritimes ». Qu'en est-il de l'Inde ?
Combinant temps long et ruptures récentes, Thomas Gomart nous invite à regarder «d'en haut» neuf grandes stratégies. Pour concevoir sa propre vision, Paris doit intégrer celle des pays
avec lesquels elle entretient des relations cruciales tout en considérant le contexte global : réchauffement climatique, crise énergétique, conflits, innovations technologiques ou encore flux économiques et numériques. Au regard des transformations à l'oeuvre, il y a urgence pour la France à repenser sa stratégie pour les décennies à venir si elle veut encore compter dans le monde.
La pandémie a bouleversé les grands équilibres et scellé la rupture entre Chine et États-Unis, accentuant le basculement du monde vers l'Est. Dans ce brillant essai, Thomas Gomart nous éclaire sur les nouveaux défis géopolitiques.
Dans l'échiquier mondial totalement polarisé, deux lignes de fractures convergent : la dégradation environnementale et la propagation technologique où se jouent désormais les rivalités stratégiques et économiques. L'auteur décrit le retour de la compétition agressive des puissances et met en perspective les mécanismes profonds, cachés, qui transforment notre planète et réfléchit au rôle que la France pourrait jouer dans ces nouvelles « guerres invisibles ».
Plus rien ne régule la bonne marche de la planète : rupture d'accords, alliances fragilisées, affaiblissement des démocraties, basculement géoéconomique vers l'Asie, menaces nationalistes et écologiques... le monde est-il devenu incontrôlable ?
Avec son double regard d'historien et de spécialiste des relations internationales, Thomas Gomart souligne la mutation inédite des rapports de force - ascension de la Chine, unilatéralisme des États-Unis, fragmentation de l'Europe, retour de la Russie - et des sujets transversaux comme l'énergie et le climat, les transformations de la guerre, le cyber ou la pression démographique et migratoire. Avec une grande clarté, il invite les Européens à un exercice de lucidité sur un monde de moins en moins à leur image. Thomas Gomart est historien et directeur de l'Institut français des relations internationales (Ifri). Il est membre des comités de rédaction de Politique étrangère, de la Revue des deux mondes et d'Études dont il assure la chronique internationale.
Cette alternative résume bien l'ambivalence des relations franco-soviétiques de 1958 à 1964. Dans le cadre de l'affrontement Est-Ouest, leur nature réside dans la combinaison inédite entre une logique de guerre et une logique de paix. Théâtre d'opérations mais aussi champ d'expérimentations de la détente, les relations entre Paris et Moscou offrent, avec le recul, un terrain d'observation privilégié des différentes formes que la guerre froide a pu revêtir. C'est pourquoi cet ouvrage propose une approche globale alimentée par l'ambition d'une histoire totale. Trois niveaux d'analyse distincts sont reliés chronologiquement. Au traditionnel niveau politico-diplomatique d'échanges entre Etats, s'ajoutent un niveau intermédiaire d'échanges entre sociétés et un niveau individuel d'échanges entre personnes. Fondé sur une recherche dans des fonds très variés, en France comme en Russie, complétée par des entretiens avec les acteurs, cet ouvrage construit un modèle de la relation bilatérale. Il relie la grande politique (Khrouchtchev, de Gaulle...) à la politique intérieure (Parti communiste français, association France-URSS...), à des questions économiques (contrôle des exportations, expositions...), culturelles (échanges universitaires, influences croisées...), de sécurité (lutte des services de renseignement, propagande...) ou de politique locale (jumelages, perceptions réciproques...). Parallèlement, de multiples parcours individuels sont retracés afin d'incarner la relation bilatérale et de la suivre au plus près des réalités vécues.
La politique étrangère de la France est-elle encore guidée par l'idée d'intérêt national ? Ce qui semble prévaloir depuis dix ans, ne serait-ce pas plutôt la référence aux valeurs et une rhétorique guerrière pour justifier l'aventure extérieure ? Pourtant, la notion d'intérêt national était au coeur de notre tradition diplomatique du cardinal de Richelieu au général de Gaulle. Elle permettait de hiérarchiser nos valeurs et nos alliances. S'appuyant sur les contributions de grands acteurs et penseurs de notre diplomatie, ce livre analyse la politique étrangère de la France à l'aune de l'intérêt national compris comme moteur et comme cadre d'action. S'inscrivant dans le débat sur l'identité française, il évalue aussi la place de la France dans le monde et les relations complexes que les Français entretiennent avec la mondialisation. Un enjeu fondamental pour la présidentielle et les cinq ans à venir. Membre de l'Académie des sciences morales et politiques, auteur de nombreux ouvrages, Thierry de Montbrial a créé en 1979 l'Institut français des relations internationales (Ifri) dont il est le président, et, en 2008, la World Policy Conference (WPC). Historien des relations internationales, Thomas Gomart est directeur de l'Ifri depuis 2015.